bien né
à la bouche
le couteau en argent
du beurre
et le sourire
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bien né
à la bouche
le couteau en argent
du beurre
et le sourire
lieu-dit
de la parole
murmurée
la peine
d'inscrire son nom
devant son premier mur
...
Il a marqué certains mots.
Il a cru certains mots.
Il a créé certains mots.
Nous ne les oublierons pas.
Ne pas oublier est la manière
de continuer à marquer à jamais
les mots et le monde.
(à Federico García Lorca)
Roberto JUARROZ, Dixième poésie verticale, Trad. F.M.Durazzo, Corti, 2012
la plus grande réserve
du chameau
dans son omoplate
gravée
de paroles
pour la soif
comme dans le Livre
ne pas lire
interpréter
rameau
sorti des eaux
eau dormante
d'octobre
la rivière
bordée d'ormes
d'or
Aujourd'hui homme qui marche, court et vole, le bourgeois demeure assis sur les tendances d'un méridien mental éclairé d'une lune toute en estomac, comme autrefois au velours des fumoirs, au cuir des berlines. Sa pensée s'amollit, se conforte où se conforment ses fesses, jamais ne fusera par-dessus tête.
Les gestes absurdes,
les discours absurdes,
ceux qui déforment le visage dans le miroir
ou le miroir devant le visage,
ne résolvent pas le monde,
mais ils consolent parfois
de l'ennui nauséeux
de ce grand non-sens
Les gestes absurdes,
les discours absurdes,
sont justement le sens
là où il n'existe pas.
Une grimace devant le miroir,
une distorsion dans le langage
ou un rictus au fond de dieu ou de l'homme
redresse au moins la tige
qui souvent soutient une fleur
dont le soleil ne se souvient pas.
Roberto JUARROZ, Dixième poésie verticale, Trad. F.M.Durazzo, Corti, 2012