vers bancals
timbres inouïs
profil boiteux
faune
scandaleux
trois fois
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
vers bancals
timbres inouïs
profil boiteux
faune
scandaleux
trois fois
à l'ancienne
bon vieux temps
passé rêvé
où patiner
présomption d'innocence
On veut toujours construire des châteaux plus grands que soi quand on est un homme, c'est une manie dont on a du mal à se débarrasser. Mais dans les couloirs sombres circulent des fantômes qui n'hésitent pas à user de leur drap pour étrangler l'orgueil.
Les hommes alors tombent dans les oubliettes tandis que les femmes grimpent tout en haut du donjon.
Isabelle PINÇON, C'est curieux, Cheyne, 1995
France Culture 17/2/20 06:35
Les frontières dissoutes
la dérive menace
non l'ours blanc
mais les léopards le dos tourné à l'Europe
Derrière cette Manche grandissante
alertes inondation en Angleterre
une terre s'amenuise
une île fond à nos yeux
sous son autre emblème la pluie
Incisive attaque
les cordes grincent
de Chostakovitch
pour pis que nous pendre tous
et fendu de ce sourire
c'est un paysage qui se délecte de vents glaciaux
en saupoudre plaines et villes ensauvagées
d'usines et de guerre
De ce train s'enfument les longitudes
aux populations grisées d'espaces vierges
remâchant leur hiver sans futur
il n'y a d'ombres qu'imprimées sur les affiches
colère rentrée
canines
sous les lèvres
pavés
en la chaussée
involté
Alexandre MIJATOVIC, St Pierre sur Erve, 2019
Assis
comme en surplomb
à contempler quelle musique
immobile
quand le froid soufflerait la conscience
de même le bleu
à l'apogée de la Méditerranée
si peu de mots savaient le rendre
la gorge fait un goulet
où court un large vent
étrangement
quelqu'un viendra me dire
tu crois trop en les mots
tu marches les pieds tordus
quand écouteras-tu vraiment ?
je saurai qui est là
qu'un maître passe
et que ça fleurit
et que ça flétrit
Notre vie ressemble à dormir
on y rêve qu'il fait beau
de temps à autre une peur
casse tout de son orage
sans rien faire nous attendons
que la gloire nous couronne
les jours passent rien ne vient
mourir va nous laisser sans voix
seul à seule avec la musique
nos amours c'était la parole
Ludovic JANVIER, Une poignée de monde, Gallimard, 2006