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  • Gaston PUEL au PIED des MÛRES

     

    Pacte


    Là-bas sur les remparts ruisselle la foudre

    Ici autour de nos vivres l'âme suffoque

    Partir ? Ici aussi la mâture chancelle

     

    Mon pacte est un roncier

    Je suis balafre

    (le vent la ravive ou l'apaise)

     

    Ainsi j'ai signé

    La donation est ouverte :

     

    Le sang des mûres aux oiseaux

    Le mien à l'oubli.

    in Terre-plein, Thierry Bouchard éd.

     

     

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  • COMME l'OMBRE PASSE...

     

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    ... et la pierre résiste, comme la mauvaise herbe.

     

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  • Gaston PUEL : Y A PLUS de PAYSANS


    Aujourd'hui, brusquant l'adieu, les moissonneurs créditent, empruntent, amortissent. Ils souffleraient au cul de la terre pour activer les saisons !
    Sont-ils riches ? Ils n'ont même pas un grillon pour l'hiver ; pas un grain de raisin pour le mourant de septembre.


    Extrait de Les Moissonneurs, in Terre-plein, Thierry Bouchard éd.


    Ce n'est peut-être pas au point de mourir dès ce septembre, mais le raisin d'ici s'annonce fort bon.


     

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  • Michel MERLEN dans L'MÉTRO


    Lecture silencieuse



    livre bien ouvert

    tenu des deux mains

    que lisent dans le sens de la marche

    des hommes et des femmes

    déjà presbytes

    de temps en temps

    un coup d'oeil furtif

    sur la première page de couverture

    du volume du voisin de passage


    le titre est happé

    comme une nourriture

    d'urgence


    Généalogie du hasard, Le Dé bleu, 1986.

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  • Nora BOSSONG FACE à son PÈRE


    Derrière les montagnes



    Derrière les montagnes

    mon père chantait la chanson

    du cygne mourant,

    du moulin qui fait tic-tac,

    et aussi de la mine.


    Il avait sur la langue

    l'haleine du buveur,

    son coup de cil cliquetait comme

    un verre d'eau-de-vie sur la pierre.


    La mine, c'était sa bouche,

    et le moulin faisait tic-tac

    dans son larynx

    et le cygne se mourait déjà

    dans ses poumons.


    Il aimait chanter, mon père.

    Sa voix résonnait loin sur la plaine.


    Nora BOSSONG, Décharge n°142, Trad. Rüdiger FISCHER).


    Que ce soit par sa bonté, son haleine, son absence, sa rigueur, ses coups, un père marque toujours.


     

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