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Nora BOSSONG FACE à son PÈRE


Derrière les montagnes



Derrière les montagnes

mon père chantait la chanson

du cygne mourant,

du moulin qui fait tic-tac,

et aussi de la mine.


Il avait sur la langue

l'haleine du buveur,

son coup de cil cliquetait comme

un verre d'eau-de-vie sur la pierre.


La mine, c'était sa bouche,

et le moulin faisait tic-tac

dans son larynx

et le cygne se mourait déjà

dans ses poumons.


Il aimait chanter, mon père.

Sa voix résonnait loin sur la plaine.


Nora BOSSONG, Décharge n°142, Trad. Rüdiger FISCHER).


Que ce soit par sa bonté, son haleine, son absence, sa rigueur, ses coups, un père marque toujours.


 

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