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Une guerre vient. Une guerre passe. Avant de passer elle se dépense beaucoup. Elle se dépense énormément. Il est donc naturel qu'elle écrase par-ci par-là quelques crânes. C'est ce que le trépané se dit. Il ne veut pas de pitié. Il voudrait seulement rentrer dans sa tête.
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Henri MICHAUX, La vie dans les plis, poésie-Gallimard, 1972
pierres
le lieu
l'endroit
où se tenir
puis par les sentiers
en chercher l'envers
où se disperser
poussière
le statut
particulier
du chien
contre les crocs
la caresse
le regard
sous le pied
au cou
corde
sensible
ciel et terre
meilleur et pire
...
Les cris s'arrêtent à cette frontière
plus de terre pour les maléfices
monde dégagé du monde
Sans mouvement, sans entreprise
à l'air on accède
intimement, profondément
Je manie l'arbre respirant, pulmonaire, élastique,
monture et j'en suis l'hôte et avec lui fais équipe
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Henri MICHAUX, Chemins cherchés Chemins perdus Transgressions, Gallimard, 1981
échelle
de Jacob
cinq degrés
de longitude Est
route
de la soie
Après un signe, délivré discrètement, œil ou sourcil, je reçus un dessin, pour remerciement ou pour pacte
un cheval, tracé succintement, m'invitait à une liberté enfantine, à me satisfaire d'une herbe verte sans ailleurs
ni aviateur précipité de son rêve sur la rocaille nue où tout reste à apprendre, de la ruse et de l'innocence
une vieille carne peut-être, toujours derrière, le courage en berne mais le regard aimant de la lumière du Nord
piano
au salon
Mozart
ses galons
et toute sa perruquerie
enrubannée