là fleurit la peau
quand ma main se dégante
et glisse hors de sa mort
je saisis le jour au vol
et sans violence
lui tresse les cheveux
Gérard TITUS-CARMEL, Ici rien n'est présent, Champ Vallon, 2002
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là fleurit la peau
quand ma main se dégante
et glisse hors de sa mort
je saisis le jour au vol
et sans violence
lui tresse les cheveux
Gérard TITUS-CARMEL, Ici rien n'est présent, Champ Vallon, 2002
concerto
grave
sur le clavier
la main gauche
rescapée
des tranchées
volant
portés par le ciel
d'une main aimante
deux plumes
longues
drôles d'oiseaux
amputée
la main chantante
reste la sinistre
mordante et tranchante
pour le concerto
Mon corps est né quand elle prit et garda ma main dans la sienne,
Ce sont mes tablettes.
Plus elle serrait, plus les blés existèrent tandis qu'on courait.
Ariane DREYFUS, Quelques branches vivantes, Flammarion, 2001.
3, barbe blanche
L'homme est à l'index, abandonné comme sur un récif, quand Dieu suit son chemin propre, entre volutes de barbe blanche, replis d'antique sagesse et coussins de chérubins. Musculeux encore, le vieillard passe pourtant la main ; le souffle donné le reprend, l'aspire vers les marges où son visage s'efface, où son nom pour longtemps demeurera interdit.
Parcourant sur un vieux missel le récit de la Passion
une mouche s'arrête, et s'en frotte les mains
3, hiéroglyphes
Des quatre coins de la création, les hiéroglyphes s'érodent, en simples lettres, jusqu'à la pointe acérée sous l'azur, merveille pyramidale : le taureau de son souffle ouvrit la marche, la dent devint racine perçant les secrets de la terre, la main de l'homme le plus précieux des récipients, et sa tête un regard seul tourné vers l'horizon.