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dès l'origine c'est la mémoire qui s'enfuit
& la poussière qui descend comme de la poussière & dit
me voici enfin sur terre
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Jean PORTANTE, Ex-odes Poèmes cubains, Phi, 1991
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dès l'origine c'est la mémoire qui s'enfuit
& la poussière qui descend comme de la poussière & dit
me voici enfin sur terre
...
Jean PORTANTE, Ex-odes Poèmes cubains, Phi, 1991
la vue
basse dans la brume
mémoire en îlots
élargissement de l'âge
en méandres traînants
La vie se cachait encore sous le boisseau, mais les frères ont fait de ce foyer un refuge
d'où fuser quand il fut temps, dans l'imitation des étincelles, mais avec une ambition d'étoiles filantes,
puis une mémoire, où reprendre attache aux moments où la nuit gagne, imposant son inertie
l'écureuil enserre le fruit
de sa mémoire
panache flamboyant
le camouflage suprême
l'ancien a des joues de miel
mais la poussière s'y enferre
le lierre agrippe la mémoire
L'homme seulement serait capable du souvenir, de faire jaillir des sous-sols les paroles des ancêtres comme leurs cris de bravoure
vers l'oreille d'un fils, le limaçon d'un neveu, le labyrinthe d'un disciple, encore à initier, et mâles eux aussi
On supposera donc l'inconséquence des femelles, oublieuses linottes, leurs trilles sans mémoire volant si bas
retouche à l'embellissement
le temps maquille la mémoire
et des toits d'or se lèvent sur l'histoire
les regrets sont si purs qu'ils deviennent des fleurs
Daniel BOULANGER, Vestiaire des anges, Grasset, 2012.
Autoconservation
Ce devait être le printemps
car le souvenir qui arrive
saute par-dessus des coquelicots.
Sauf si la nostalgie
dans sa hâte,
a mal vu le souvenu.
Tout se ressemble tant
au moment de la perte.
Mais la mémoire est peut-être exacte
et ce fond étranger,
et les coquelicots issus
d'une autre histoire,
mienne ou étrangère.
La mémoire fait des coups pareils.
Par amour du beau ou par vanité.
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Kiki DIMOULA, Le peu du monde, 1971,
Poésie-Gallimard, 2010, Trad. Michel Volkovitch.