Les lettrés chinois de la période Tang partageaient le même fonds d'érudition.
Les classiques du confucianisme, du taoïsme et de la poésie, étaient connus et retenus par coeur (comment les conserver autrement?), et constituaient le socle minimal, donnant accès aux fonctions de l'administration.
Il s'en suivait une tournure d'esprit particulière dont, même aux tréfonds de la disgrâce, ils ne pouvaient se décrotter.
Li Po peine à obtenir un poste, il le sollicite du bout du pinceau, d'un poème maniant délicatement des codes ancestraux. Soupçonné de comploter, il demande qu'on le sorte de sa geôle par une cascade d'allusions à des personnages anciens auxquels à demi-mot il se compare.
Peut-être est-ce là le socle de connaissances que souhaite remettre au goût du jour le Ministère de l'Education Nationale?
Ramassage scolaire
Des milliers de pissenlits
au bord du chemin
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SOCLE de CONNAISSANCES
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... Si BIEN SERVI...
Un usage des poètes chinois (masculins) de la période Tang était d'exprimer leur sentiment amoureux par la bouche de leurs amantes, épouses ou courtisanes. Ce travestissement poétique, pour un lecteur occidental du IIIème millénaire, a de quoi surprendre.
"Les femmes, c'est du chinois
Les comprenez-vous? moi pas" chantait à ses débuts Serge GAINSBOURG.
Eux, si. -
La LUMIERE de la FORET
La Chine, c'est l'héritage du confucianisme, a bâti une administration riche de prérogatives et de protocole, au point que ses mandarins ont donné leur nom à leurs successeurs du monde entier, lorsqu'ils abusent de leur position.
Les fonctionnaires impériaux se recrutaient selon un système de concours extraordinairement exigeant et sélectif.
Par exception, l'Empereur Taï-Zong, de la dynastie Tang, a toutefois ressenti la nécessité de s'assurer les services et les conseils des meilleurs érudits, même s'ils n'avaient pu franchir avec succès leurs épreuves.
Cette académie, en raison du nombre important de ses membres et de leur qualité, et par la grâce de la langue chinoise, fut baptisée Han-Lin:
la "Forêt des Pinceaux". -
QUATRAIN-TRAIN
On apprécie les vers sobres jusqu'à l'exsangue,
Mais depuis deux cents ans, les poètes conduisent,
Trop loin de l'humble charroi des vagabonds T'ang,
Leurs interminables quatrains de marchandises