La nuit s'attarde longtemps dans l'usine du travailleur intellectuel... Mais l'aube vient jusque là et la confisque.
Ramón GÓMEZ de la SERNA, L'Aube, à paraître chez André Dimanche.
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La nuit s'attarde longtemps dans l'usine du travailleur intellectuel... Mais l'aube vient jusque là et la confisque.
Ramón GÓMEZ de la SERNA, L'Aube, à paraître chez André Dimanche.
Comme les pages deviennent vides et profondément blanches dès qu'elles sentent l'aube ! Elles deviennent pâles de terreur car voilà qu'arrive ce qui dément leur mensonge, le mensonge selon lequel elles sont remplies mêmes quand elles sont blanches.
Ramón GÓMEZ de la SERNA, trad. J.Ancet, à paraître chez André Dimanche.
Lazare
J'habitais un corps lézardé. Il dut se fendre d'un coup : je reçus l'aube comme un baquet d'eau fraîche.
Quand la nuit n'est qu'une lie et que le regard n'ausculte que l'abîme, quel bonheur (je suis sûr de ce mot) de se hisser hors de la margelle ! Les mains meurtries touchent l'huile du jour ; le visage s'élance, plus léger que les jambes.
Est-ce l'innocence du matin ? La grâce d'un fruit cueilli ? Je ne sais, je ne saurai jamais. Mon cœur bat dans un homme étonné de se savoir en vie. Cela ressemble à un secret.
Le Cinquième Château, Éd. La Fenêtre ardente
Les intuitions des poètes concordent parfois.
Ainsi, de Marcel PELTIER, le court
aube
les choses se nomment
renvoit au dernier distique d'un poème de Georges JEAN
Et le jour ouvre nos lèvres
Et les mots entrent dans les choses.