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Par le poème, l'homme manifeste son accord avec l'être, et la rime et le rythme sont les moyens les plus brutaux de cet accord. Et la révolution qui vient de triompher n'a-t-elle pas besoin d'une affirmation brutale de l'ordre nouveau et, partant, d'une poésie pleine de rimes ?
Milan KUNDERA, La vie est ailleurs, trad. Fr.Kérel, Gallimard, 1973
Appétit de lecture
mais d'oiseau
Un livre ouvert
mais sans assez d'air
m'étoufferait
me précipiterait
Dans le souffle des voyelles
plus ferme est l'appui
et dans le blanc de la page
la matière du grain
Grand faim de mots
mais parés du mystère d'un pépiement
nourri de la seule cage des branches
et des nervures
Bec et ongle, mieux que carpe et lapin, paradent et s'épousent dans l'effroi frémissant d'un combat
dans l'alliance d'une nature crochue, prodigue en outils qui déchirent, arrachent et transpercent
Avec agilité l'oiseau trace dans les airs le mensonge d'une vie éthérée, déliée de toute chair
France Info 27/4/20 14:10
Pour casser la chaîne des contaminations
on fait le vœu d'être maillon faible
reclus et sans visage
Les forts
pour un temps
pourraient perdre la face
et manquer de souffle
âge d'or
passé
jamais passé
brillant
dans le rétroviseur
extraction
de l'époque
richesses intérieures
filon
à exploiter
maturation
travail immobile
dans la forme du fût
dans l'essence du chêne
Insoluble problème de géométrie, quadrature du cercle, en quête du nombre d'or les couteaux sont tirés
ce qui brille n'est que cerise mais l'ɶil s'en soucie, même sans noyau comment la partager ?
Quelle que soit sa faim, chacun veut s'en payer une bonne tranche, chacun se voit en lion, à moi la meilleure part, prêt à contester sans fin