cheveux
et semelles
au vent
distractions terrestres
attractions
du parc
ATTRACTIONS
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SABLES
mouvement des sables
avancée du désert
recul des troupeaux
armes et bagages
mouvements de troupes
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Jacques DARRAS au CHAMP de MARS
...
C'est là aussi qu'Auguste Eiffel
Planta sa nouvelle colonne
Vertébrale comme d'un gigantesque
Fossile échappé au Jardin
De Cuvier se dressant tout droit
Pour annoncer l'évolution
Au monde, d'une langue de métal,
Une espèce de saurien charrié
Par la Seine vers l'aval, iguane
Se désembourbant du Déluge.
...
Jacques DARRAS, Autobiographie de l'espèce humaine, 1/nuit 3 cailloux, 1991
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La MARCHE
Au matin réveil de l'ours qui se revoit vivant et goûtant tout le miel d'être plantigrade, cuisses et fessiers déploient roues et courroies, ondoyant jusqu'aux épaules dans la jouissance de l'équilibre. Puis dressée au zénith la colonne, chêne et roseau, s'illumine de vigueur, le cortex embrassant tous les horizons avant que leur enténèbrement n'abaisse le front vers des semelles sans vent.
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FENÊTRE
à chaque fenêtre
sa lumière gris bleu
images distantes
déversées
en vulgate
moderne
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Les JOURS COURTS selon Raymond QUENEAU
Ainsi va le cours
des jours
courts
Ainsi va le gel
Ainsi va la neige
Ainsi vont les ours
lourds
...
Raymond QUENEAU, Morale élémentaire, Gallimard, 1975
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COUSSIN
le coussin
tapoté
dans le dos du mourant
désir chétif
soin palliatif
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Jacques DARRAS À L'EAU
...
L'eau je m'y couche comme un berceau
Bien qu'aujourd'hui j'ai cinquante ans
De vie mais comment mesurer
L'âge de l'eau ? L'âge de l'arbre
Se compte aux anneaux qui entourent
L'aubier mais le cœur d'un liquide
Est dans sa transparence c'est le
Reflet qu'on y projette qui
Vieillit, l'eau ne croît pas en âge,
Son débit s'accroît à l'envers
De moi qui me taris près de
Ma fin...
Jacques DARRAS, Autobiographie de l'espèce humaine, 1/nuit 3 cailloux, 1991