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  • Jan BAETENS : POMPISTE et POMPIER



    Les vacances et la tradition des étrennes font de ce poème un texte de saison :

     

     

    Le pompiste

     

    Avec mon bel

    Uniforme et

    Sur le coeur mon

    Insigne, avec

    Aussi l'enseigne

    Jour et nuit cli-

    Gnotant, jetant

    Sur l'alentour

    Jets de lumière

    Sur jets de feux

    Et avec en vente

    Libre briquets

    Et allumettes

    J'aurais pu être

    Ce que maman

    Jamais que je

    Devinse ne

    voulut : pompier

     

    Jan BAETENS, Cent fois sur le métier, Les impressions nouvelles, 2008.

     

     

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  • FÊTE en FILIGRANE

     

     

    Repas de dieu
    mémorable carillonnée des lumières

    Veille de trouble
    chômée populaire

     

     

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  • MONOPRIX : sans FOIE ni OIE

     

    monoprix,foie,oie,courteline,

    123 ans après, MONOPRIX nous rappelle que la nature humaine est constante.

     

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  • Pas de TREVE

     

    chocolat,menier,labiche,confiseur,

    In chocolato veritas, dit-on, mais malgré cet avertissement, Sur du vent ignorera la trêve des confiseurs.

     

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  • Bernard PIVOT : CÉDILLE sans COMPLEXE

     

     

    La cédille est la reine du transformisme. Non seulement elle change une lettre en une autre lettre, mais sa morphologie se prête aux interprétaions que suggère le mot auquelle elle est liée. Ainsi la supériorité de notre garçon sur ses camarades étrangers : le boy, le ragazzo, le muchacho, le Junge, etc., tient à ce qu'il a un sexe et qu'il le montre. Met-il un caleçon ? Il continue d'afficher sa virilité.

     

    Bernard PIVOT, Les mots de ma vie, Albin Michel, 2011.

     

    Concernant le caleçon, que chaque chose reste à sa place, et surtout la cédille !

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  • Jan BAETENS, le POTIER et l'ÉCRITURE

     

     

    Le potier

     

    Une terre mieux cuite que le pain,

    Un bec verseur à la place d'une fente,

    D'autres motifs, de vraies couleurs,

    Retranchées, ajoutées, aux images

    Mélées. Puis l'écriture s'en mêle

    Et une civilisation entière chavire.

    Désormais il y a un moule à casser.

    Tout est prêt pour l'ostracisme.

     

    Jan BAETENS, Cent fois sur le métier, Les impressions nouvelles, 2008.

     

     

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  • Gaëlle JOSSE après les RÊVES

     

     

    Nous arrivons à l'heure où nos rêves s'amincissent, rattrapés par les jours, il nous faut quitter nos ermitages, nous accommoder, surnager. L'essentiel s'est joué aux dés, après on se débrouille.

    ...

    Nous arrivons à l'heure où les fleuves sacrés s'échangent contre un ruisseau à truites, et le feu des dieux contre une flambée maison ouverte. Il reste des élans, des navigations secrètes, des sentiers à parcourir, des arbres à écouter bruire, des abandons. La terre est brûlée, oui, mais fastueux embrasements.

     

    Gaëlle JOSSE, ARPA n° 102.

     

    Après la tribulation d'une journée, il ne restera qu'à se livrer à l'examen de minuit.

     

     

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  • Henri DELUY et la CONTRAINTE FATALE

     

     

    C'est la St Nicolas, mais attardons-nous un peu sur autre barbichu célèbre, évoqué ici : Georges PEREC :

     

    Le ciel est à côté des arbres

    Les feuilles humides étouffent

    D'autres feuilles. Il y a toujours

    Quelque chose à raconter. Il suffit

    de trouver où se donnnent les indications

    Nécessaires. Tu disais : il se fait tard.

     

    *

     

    Mourir

    est une contrainte difficile

     

    Henri DELUY, Premières suites, Flammarion, 1991.

     

     

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