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  • Toi-même

    "Toi-même, c'est-à-dire le vide inavouable avec lequel tu rivalises".

    Edmond Jabès, avec ce ton prophétique de vieux sage un peu hirsute, nous place face à un miroir étrange, où nous nous regardons combattre un adversaire, dont la forme rappelle celle des moulins à vent.

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  • Lettres et lettres

    Ici, je traite de langage et de poésie, je cite VOLTAIRE et Nicolas BOUVIER, Louis CALAFERTE et Jules ROMAINS...
    Mais mon vrai travail, celui pour lequel je suis rémunéré, consiste à attaquer des lettres par la formule "j'ai bien reçu votre courrier du 12 avril 2006 qui a retenu toute mon attention", et clore des messages par le stupéfiant "cordialement".

    On peut s'en désespérer, ou encore considérer que, dans une faible mesure, mon employeur contribue à la circulation des rêveries littéraires.
    Une sorte de mécenat par ricochet...

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  • La mort chez Z.BIANU et L.CALAFERTE

    La poésie de Zéno BIANU est parfois sombre et compassée. On peut pourtant lire, dans la partie CREDO de INFINIMENT PROCHE,  ce détonant cri de vie:

    Je crois qu'il faut mourir
    puis vivre
    mourir avant de mourir
    pour ne plus aimer mourir

    En donnant à chaque "mourir" le sens qui lui est propre, on peut le lire comme une riposte à ce propos de Louis CALAFERTE (tiré de HAÏKAÏ DU JARDIN) qui, à l'inverse, est plus pessimiste, dans une oeuvre pourtant fulminante de vie:

    J'ai appris à apprendre
    que la beauté
    est compliquée de mort

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  • Mes lunes sont plus belles que vos saints

    Nous utilisons des calendriers qui sont, certes, très utiles. Mais qui contiennent aussi une foule d'informations exotiques!
    Ainsi, le saint du jour, si éloigné de nos préoccupations ordinaires y figure en bonne place, et même en meilleure place que ne le justifie l'ampleur de la foi catholique dans nos contrées. Ce cortège de Prisca, Thècle, Hilaire et Sidoine désorientent les futurs parents, mais occasionne dans les bureaux et les ateliers embrassades et petits coups à boire.
    Et la lune y fait ses quatre apparitions par mois, pour indiquer aux citadins négligeant de lever la tête où elle en est de sa progression.

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  • Pas bon Banania

    Une station de radio fait ces jours-ci une importante publicité pour un "livre santé".
    Bien sûr, ce qu'on tente ainsi de nous vendre est un livre DE santé, mais ses promoteurs s'imaginent sans doute qu'il se vendra moins bien si on le présente à l'aide d'un français correct.
    Ce type d'entorse à la langue s'appelait autrefois "parler petit nègre", mais les temps ont changé et cette expression est désormais à remiser au fond du placard, près de la boîte métallique de Banania.
    Il faut tout de même signaler que cette construction est bien curieuse, qui consiste à aligner deux noms, l'un servant d'adjectif à l'autre. Avec une âme un peu grincheuse, on se persuaderait même qu'elle traduit un flou de la pensée très préjudiciable à une bonne perception du monde.
    Mais peut-être la santé mentale est un sujet abordé par ledit livre; alors, le remède suivrait de près le mal...

    De telles approximations - tels les "incidents voyageurs" ou les "informations clients" de la SNCF - faussent bien davantage l'outil de la langue que l'usage de mots anglais, généralement combattus par les Cassandre de la francophonie.

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  • Scribe

     

    scarabée obscur

    à jamais recourbé

    sur son labeur de fourmi


    ornant de sang noir avec minutie

    la largeur des parchemins terreux

    voués à de pâles soleils de cire

    tu livres en offrande

    aux esprits pour toujours assoiffés

    ta patience de scribe

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