Une station de radio fait ces jours-ci une importante publicité pour un "livre santé".
Bien sûr, ce qu'on tente ainsi de nous vendre est un livre DE santé, mais ses promoteurs s'imaginent sans doute qu'il se vendra moins bien si on le présente à l'aide d'un français correct.
Ce type d'entorse à la langue s'appelait autrefois "parler petit nègre", mais les temps ont changé et cette expression est désormais à remiser au fond du placard, près de la boîte métallique de Banania.
Il faut tout de même signaler que cette construction est bien curieuse, qui consiste à aligner deux noms, l'un servant d'adjectif à l'autre. Avec une âme un peu grincheuse, on se persuaderait même qu'elle traduit un flou de la pensée très préjudiciable à une bonne perception du monde.
Mais peut-être la santé mentale est un sujet abordé par ledit livre; alors, le remède suivrait de près le mal...
De telles approximations - tels les "incidents voyageurs" ou les "informations clients" de la SNCF - faussent bien davantage l'outil de la langue que l'usage de mots anglais, généralement combattus par les Cassandre de la francophonie.