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langue française

  • Le PLEIN de VIDE

    Depuis quelques temps, grâce au dynamisme commercial de GAZ de FRANCE, on peut souscrire à l'offre "Dolce Vita".
    Selon la plaquette du gazier, riche de photos de gens jeunes, beaux et aériens (et pieds nus, comme il se doit), il s'agit de bénéficier de solutions énergétiques au moyen - mais ce n'est pas dit - d'un raccordement de son foyer, en échange d'une redevance.
    C'est donc très exactement ce qu'on appelait autrefois s'abonner au gaz.

    Mais qui, mieux que GAZ de FRANCE, était à même de monter une telle usine à gaz langagière?

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  • QUELQUES PATTES DE MOUCHES…

    L'insecte est très exactement une créature petite au point de ne pouvoir être découpée.
    L'étymologie est donc ignorante de la cruauté des enfants...

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  • LE CONTRAIRE DE L'INTIME



    Un dirigeant d'Orange décrivait à la radio le téléphone mobile comme l'objet intime par excellence.
    Il est vrai que la manipulation de ces outils, pour l'observateur attentif, offre le spectacle de tendres regards, d'attouchements appuyés et de dialogues passionnés.

    Pourtant, si l'on définit l'intime, à l'aide de son étymologie, comme ce qui est "le plus intérieur", on sera frappé de constater que le téléphone, dont la mission est de relier à l'extérieur, devrait en réalité symboliser exactement le contraire.
    Le refus du silence, de la solitude et la fuite du for intérieur mériteraient plutôt le néologisme d'"extime".

    L'intime a pour ennemi la carte SIM.


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  • PARTICIPATIF... MAIS OPPOSABLE!


    Les feux des projecteurs pointent depuis peu deux nouveautés dans le paysage aride de la communication politique.
    Désormais les débats sont participatifs, et le droit opposable.

    Rappelons qu'un débat qui ne serait pas participatif s'appelle une conférence, et que l'assistance est priée d'y faire silence, ce qui est le degré zéro de la participation.
    De même, les vieux juristes assènent (et parfois en latin, c'est dire!...): "pas de droit sans action". Cela signifie qu'il est de la nature d'un droit de pouvoir être exercé par ses détenteurs, et si possible en justice, sans quoi il serait vain.

    Quand le vocabulaire politique s'encombre de ces adjectifs tautologiques, c'est que ses locuteurs ont pris conscience de son inanité.


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  • D'Albert CAMUS, sur le langage:

    "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde".

     

    Comme on doit être malheureux, avec un vocabulaire de 500 mots. Comme est épais le brouillard, à qui ne sait trouver la racine des choses.

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  • Quand parle Pierre BERGOUNIOUX


    Pierre BERGOUNIOUX est un auteur qui pratique à l'oral une langue d'apparence non seulement écrite, mais en plus une langue centenaire, à la pureté et à la précision rares et devenues presqu'incongrues.
    Ce type d'orfèvrerie a disparu des ondes, alors qu'il était l'ordinaire des causeries radiophoniques jusqu'à voici cinquante ans.

    Prénoms désuets
    sur le monument aux morts
    Matinée d'automne

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  • Place de la Gare


    Sur les palissades des chantiers de voirie, on trouve des panneaux décrivant la nature des travaux entrepris.
    Je connais une ville moyenne française qui rénove les abords de sa gare SNCF.
    Le panneau correspondant, rédigé il y a cent ans, aurait annoncé la "rénovation de la place de la gare".
    Tandis qu'aujourd'hui, on peut y lire: "Réhabilitation du Pôle d'Echange Multimodal".
    On a beau savoir que c'est la même chose, ça vous a quand même une sacrée gueule...

    Vive le P.E.M.!


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  • Histoire du mail



    Le cas du mot "mail" mérite qu'on s'en mèle.

    Désignant tout d'abord en anglais le courrier postal, la lettre, "mail" a évolué en e-mail pour désigner l'électronique courrier.
    Puis l'e-mail s'est abrégé en "mail", sa forme d'origine, mais avec une modification du sens, l'aspect électronique devenant implicite.
    Parallèlement, l'"adresse de messagerie" est insupportable au locuteur moyen: un octo-syllabe, c'est trop pour la vie qu'on mène. Elle est devenue "adresse mail" puis "mail" tout court comme dans l'expression qui fleure bon le vécu: "c'est quoi ton mail?".

    C'est ainsi qu'en partant d'un mot, on arrive au même mot, mais revêtant deux significations, elles-mêmes différentes de celle d'origine.
    Pour peu, comme c'est souvent le cas, que le reste de la phrase soit constitué d'ellipses et de sous-entendus, on obtient un langage où le flou domine.
    Alors que le langage, comme le droit, devrait servir à apporter de la sécurité aux rapports humains, il véhicule ici de l'imprécision, qui traduit peut-être celle des esprits.

     

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