Le prisonnier ne prononce pas le mot mur
même lorsqu'il écrit sur
(De Jacques DUPIN dans Coudrier - éd. P.O.L.)
... ni la palombe le mot ciel, même si le feu du chasseur peut l'y fixer pour l'éternité
ni le pêcheur le mot mer, même quand elle hante ses yeux
poésie - Page 8
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Jacques DUPIN et le mur
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Le raton-laveur, espèce à protéger
L'expression "inventaire à la Prévert" est probablement la seule couramment utilisée dans la langue française à être tirée de la poésie contemporaine.
Un facheux indice de la part que celle-ci prend dans nos vies quotidiennes...
La poésie classique est mieux lotie, consacrée par les siècles, et par de vieux maîtres aux cols amidonnés, eux aussi disparus.
Dans une génération, entendrons-nous encore des conversations agrémentées de "as-tu du coeur?", "dansez maintenant", "heureux qui, comme Ulysse..."? -
Haïku du sudoku
Le 8h17Un crayon et un stylopour le sudoku -
Formule de politesse
Préservant du regard de tout le monde
le salon de jardin de tout le monde
la haie de thuya s'est dressée
Au bas de la lettre
on lit avec affliction
l'antinomique formule:
sentiments distingués
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Haïku du petit-déjeuner
Sept vitamines
sur le paquet de cornflakes
Matinée d'été -
Vie et confitures
De Roger LAHU, dans "Au plus près" (Ed.Le Dé Bleu):
sur l'étiquette
il est marqué:
"confiture abricot"
et le pot contient
de la confiture de framboise
ainsi va la vie!
Tout le style, simple et direct, de l'auteur...
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Avec le vent
Abbas KIAROSTAMI est de ces artistes qui font envie, à force de polyvalence.
Arrivé au cinéma par le soupirail du graphisme pour génériques, il oeuvre aussi dans les domaines de la photographie et de la peinture.
Et de la poésie. "Avec le Vent" (ed. POL, trad. N.Tajadod et J.Cl.Carrière, ISBN 2-86744-889-1) adopte le style contemplatif de ses autres modes de création.
Et, bien que nourri de culture persane, c'est vers le genre "haïku" que s'est tourné KIAROSTAMI pour ce recueil de poèmes délibérément minimaux. Sans le souci de la métrique et des codes utilisés par les vénérables maîtres japonais, il en exploite néanmoins l'esprit avec des images peuplées de nonnes, de mendiants, de chiens errants, et des pierres rencontrées au bord du chemin.
Le vent du printemps
feuillette le cahier de devoirs
un enfant endormi
sur ses petites mains
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Le corbeau noir
se regarde étonné
dans le champ couvert de neige
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Le chien, assis, guette
au bout de la rue
le mendiant nouveau venu
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C'est l'oeuvre d'un poète de la route, d'une platitude assumée, mais débouchant sur de subites illuminations, libérées de toute cérébration.
L'heureux homme... -
Relâche
Pas de match aujourd'hui
Les antennes en forme de T
pour les tourterelles