
...
Ils ne chantent pas. Ne volent pas. Ne parlent pas.
Ce sont des oiseaux aveugles
avec le mutisme des oracles et muets
avec la lucidité des prophètes.
...
Nuno JÚDICE, Un chant dans l'épaisseur du temps, Trad. Michel Chandeigne, Gallimard 1996.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

...
Ils ne chantent pas. Ne volent pas. Ne parlent pas.
Ce sont des oiseaux aveugles
avec le mutisme des oracles et muets
avec la lucidité des prophètes.
...
Nuno JÚDICE, Un chant dans l'épaisseur du temps, Trad. Michel Chandeigne, Gallimard 1996.

LE LANGAGE
Le langage appartient aux oiseaux
Je suis trop homme pour voler
Je reste là comme une maison sur le monde
Et bâtie de terre épaisse
Je suis à peu près celui
Qu’abrite l’intérieur des murs
Et qui coule derrière les fenêtres
De la petite chambre bleue
Elle sent l’amour et l’engrais
Il y a une plante dans une cage
Le langage appartient aux oiseaux
L’homme s’abrite dans les mots.
Gerrit KOUWENAAR, Action Poétique n° 91, mars 1983.
nous marchons dans un jardin
sa saison
est toute en nous
les oiseaux savent
qu'ils ne doivent pas redire
nos paroles
nous sommes de la même substance
cette substance
fait notre histoire
Henri MESCHONNIC, Je n'ai pas toit entendu, Dumerchez, 2000.
........................................ Si tu ignores
comment appeler ces oiseaux, ne le regrette pas,
peut-être ainsi deviendras-tu ce regard
qui les suit, qui s'accorde à leur rythme :
pourquoi ils s'arrêtent, pourquoi ils s'en vont,
personne évidemment ne répondra, tu le devineras,
s'ils ont un secret, c'est le nôtre. ................
Pierre DHAINAUT, L'arche, le chemin, Revue ARPA n° 100-101.
Pour comprendre la poésie
il faut sept fois
la ruminer
avant que le jour
ne fasse éclater
le gosier des oiseaux
Anise Koltz, L’Ailleurs des mots, Arfuyen, 2007.
... le poète marche comme dans un poème invisible inauguré par un vieux marocain qui se penche sur un morceau de pain, le dépoussière, l'embrasse et le dépose dans la brèche d'un mur à la portée des oiseaux.
Mahmoud DARWICH, À Rabat, in Décharge n° 145, Trad. Mohammed El AMRAOUI.
Suit une évocation du poète par Anas ALAILI, très élégante également.
La revue La Passe publie un Hors-Série jeunesse intitulé Passe-passe, où l'on retrouve, outre Jacqueline PERSINI-PANORIAS, Jean-Claude TOUZEIL et mon petit moi-même, des textes intéressants d'Apis SAADA :
Femme tatouée n'osait plus bouger de peur que ne lui tombent plus sur le visage des étoiles perdues parmi l'immensité des ciels. Craquelée de partout, dans le lit d'une rivière elle glissa, où des arabesques de vers lui contèrent la tourmente des vies.
La Passe est animée par Philippe BLONDEAU, et Tristan FÉLIX que l'on peut entendre ici déclarer que les gens sont tristes parce qu'ils ne donnent pas assez à manger aux oiseaux de leur volière.
Si vous n'avez pas aimé cet avril qui s'achève, voici la retouche qu'en propose Daniel BOULANGER:
enfant prodige
l'aube au lutrin des anges
ouvre sa partition d'oiseaux
plus rien n'est triste
pas même en noir de Chine
la veuve à la limite de la ville
songeant à des couleurs sauvages
(in A quatre épingles, Grasset, 2002).