air
mémoire
sous la menace
de trous
sol dérobé
temps subtilisé
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air
mémoire
sous la menace
de trous
sol dérobé
temps subtilisé
Ébène bénin
Dévoré par les marnes
dévoyé par les mornes
veilleur attentif sous les fougères arborescentes
il scrute encore sa mémoire évidée
où se love le serpent du soleil
les glaires de la ville s'épanchent à ses pieds
la soldatesque ivre
les paillotes consumées
il titube aveugle dans son sang
à nuit close
sous l'oxyde des voix
bat
l'éternel tambour de la lassitude
Jacques ABEILLE, Petites proses plus ou moins brisées, Arfuyen, 2015
...
Que dira-t-on plus tard de ces instants ?
Sont-ils de ceux qui comptent ? De ceux qui ne comptent pas ?
Je n'ai guère avancé : je me demande encore
si l'on perd sa vie à la faire. J'en doute, mais la mémoire
qui tient pour rien ces heures répétées,
ne voit de vie qu'aux seuls moments
où le langage a fui.
...
Olivier BARBARANT, Un grand instant, Champ Vallon, 2019
...
l'oubli est comme l'air
la mémoire comme l'ombre
d'un arbre absent
...
Bernard NOËL, La moitié du geste, Fata Morgana, 1982
jeté vif dans l'instant précis le cœur flambe
la tête brûle ses torchons de mémoire
une fumée prend ciel et joue au nuage
ici et là-bas s'enlacent au bout des yeux
pur mouvement pour rendre le tu au tu
Bernard NOËL, Le reste du voyage, POL, 1997
mémoire
entassée
jusqu'à l'effacement
brouhaha
jusqu'au silence
dans les doigts
la mémoire du pianiste
l'équilibre
dans la vitesse
et l'oubli
couverte d'asphalte
d'ardoises
mémoire grise
loin
d'où coule la Seine
je demeure