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  • Ferdinand ALQUIÉ : SURRÉALISME et RELIGIONS

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    ... c'est sans doute à partir d'expériences analogues à celles qu'invoque le surréalisme que les religions se sont formées, en donnant comme corrélatif à la conscience, qui vivait ces expériences un dogme affirmé et déterminé, ou, plus simplement, quelque vérité définissable sur le plan de l'objet, à laquelle, désormais, il fallait croire. Ainsi cet Autre, vers lequel la conscience de l'homme se dirige par essence, est toujours réduit au langage : il devient un autre monde. Le surréalisme veut conserver l'essence de la conscience religieuse en refusant ce qu'il considère comme son aliénation.

     

    Ferdinand ALQUIÉ, Philosophie du surréalisme, Flammarion, 1955

     

     

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  • La POÉSIE selon Ferdinand ALQUIÉ

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    ... la poésie dit tout, ou, si l'on veut, ne dit rien ; ce qui est certain c'est qu'elle ne se contente pas de dire dire quelque chose, dire quelque chose étant toujours parler selon l'objet, et donc quitter le niveau de la réalité humaine une et totale. Donner un sens intellectuel aux paroles d'un poète, c'est abandonner l'authenticité pour le discours, l'être pour l'objet, le certain pour le probable. La poésie, et la métaphysique critique dont nous croyons qu'elle retrouve l'objet, ne peuvent mentir. Elles disent l'Être, et l'homme, dans la mesure où elles refusent le langage objectif et, avec lui, toute hypothèse et toute aliénation.

     

    Ferdinand ALQUIÉ, Philosophie du surréalisme, Flammarion, 1955

     

     

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  • Ferdinand ALQUIÉ : SURRÉALISTES et MÉTAPHYSIQUE

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    Encore est-il que, parmi les poètes, les surréalistes paraissent les plus proches de la métaphysique. Plus exactement, ils révèlent que, mise à part la métaphysique, la poésie est pour l'homme le chemin qui conduit le plus près de la vérité, pourvu que son langage demeure scrupuleusement fidèle à la vérité de l'homme.

     

    Ferdinand ALQUIÉ, Philosophie du surréalisme, Flammarion, 1955

     

     

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  • Les POÈTES selon Ewa LIPSKA

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    Je vous aime bien m'écrit un poète de vingt ans.

    Charpentier débutant des mots.

     

    Sa lettre sent la sciure de bois.

    Sa muse dort encore dans le bois de rose.

     

    Dans la scierie littéraire retentit un bruit ambitieux.

    Les apprentis recouvrent de placage la langue crédule.

     

    Ils taillent de timides contre-plaqués de phrases.

    Sculptées par le rabot du haïku.

     

    Les problèmes commencent

    avec l'écharde enfoncée dans la mémoire.

     

    Difficile de l'extraire

    encore plus difficile de la décrire.

     

    Des copeaux volent. Trognons d'anges.

    De la poussière jusqu'au ciel.

     

    Ewa LIPSKA, Moi Ailleurs l'écharde, traduit du polonais, Grèges, 2008

     

     

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  • Ferdinand ALQUIÉ : le BONHEUR selon André BRETON

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    Mais qui ne verrait que "ce qu'on appelle grossièrement le bonheur" n'est pas le bonheur tel que Breton l'entend, le bonheur qui ne saurait survivre au sacrifice de l'amour. Ce que Breton condamne c'est, comme il le dit, le pragmatisme, la recherche calculée et calculatrice d'un bonheur limité et prudent, demandant le renoncement au rêve et aux exigences essentielles du désir. C'est par souci de ce bonheur que la plupart des hommes consentent précisément à séparer la beauté de leur vie, à la tenir pour abstraite et formelle, à l'accrocher au mur pour la contempler le dimanche, en vivant, durant la semaine, la vie de tous et, comme le dit encore Breton, "la vie des chiens".

     

    Ferdinand ALQUIÉ, Philosophie du surréalisme, Flammarion, 1955

     

     

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  • L'INJURE selon Guy LÉVIS MANO

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    Tu ne sais pas la grande injure que tu fais à la candeur bleue du ciel

    que tu fais à l'offrande d'un parterre de tulipes

    à l'austérité d'un village de montagne qui lisse la peine des hommes

    que tu fais à une passante plus lente que les autres dont la demande est peut-être l'épouse de ta demande

    et dont la lenteur n'est peut-être qu'imploration

     

    Guy LÉVIS MANO, Loger la source, Folle avoine, 2007

     

     

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  • Gérard CARTIER sous la SONO

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    Sono à fond obsédante     scène vide sinon

    dans les ténèbres bleues lacérées d'éclairs

    un œil gigantesque au sombre iris     aspirant

    dans un lent tourbillon     tous les sens

     

    le spectacle est en soi le sang dans l'oreille

    en orage     hypnotisé     épreuve du temps

     

    qui s'apprête caché en coulisses     quel

    monstre à surgir dans ce maelström

     

    le mur de fond peu à peu zébré de fissures

    ...

     

    Gérard CARTIER, Le voyage intérieur, Flammarion, 2023

     

     

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