Les visages sont un départ
Sur place
Matthieu GOSZTOLA, La face de l'animal, Editions de l'Atlantique, 2011
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Les visages sont un départ
Sur place
Matthieu GOSZTOLA, La face de l'animal, Editions de l'Atlantique, 2011
De toute la gouache qui signe les années, les visages s'épaississent, de couleurs et de profils jamais vus
d'autres accueillent l'épigraphe tracée au burin, qui place la bouche entre parenthèses et les yeux sur des voies divergentes
mais ce marbre même peut bifurquer, dérailler de son éternité pour se mirer à s'y complaire bien en deçà de l'âge du Christ
et le démon n'attend pas quatorze heures, il pose ses collets où se prend l'eau douce échappée des fontaines de jouvence
son Sud, à petite vitesse, fait fondre la croûte de neige des bas-côtés jusqu'au quai de la gare dans le flou du départ et de l'arrivée
Arme pour le rat, de même la langue pour la vipère, la peste dessine ses ombres noires sur les visages, rougeâtres sur les poitrines
Arme aussi la parole, à hauteur d’égoût, de cave, incisive, plus souvent venimeuse que de bon argent,
qui déforme les visages et propage son feu en rongeant le silence, grignotant jusqu’au langage lui-même