Printemps se dit ici en patois "sallifeu" : ça saille, saute, sort dehors : "feu" vient de foris... Le printemps dans les Alpes n'est pas un temps de renouveau aimable, de fraîcheur, c'est un temps de violence, pulsif ; il sort de la neige comme le printemps russe : c'est une percée, un débordement soudain, une invasion... Je recherche la forme germinative de la langue, son pouvoir de passer la mort.
Valère NOVARINA, Devant la parole, POL, 1999