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marie étienne

  • Marie ÉTIENNE en MENDIANTE

    mots,écrit,

     

    On n'écrit plus de poésie, un bric-à-brac de vieux droguiste.

    Quel crédit accorder aux mots qui se succèdent, comment les croire encore possibles ?

    Luttant contre le rythme pair, on ne tient plus sa main portée contre son coeur : le genre noble a la nausée.

    On balade ses mots, on les décroche, on les espace, on les efface.

    On les dispose comme on peint, comme on dessine ou comme on brode, au point de croix.

    On fait de petits tas, sans ponctuation, "mendiant presque d'écrire".

    ...

     

    Marie ÉTIENNE, Roi des cent cavaliers, Flammarion, 2002.

     

     

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  • Marie ÉTIENNE ÉCRIT

    troncs,arbres,chiffres,

     

    ...

    On garde son carnet et son stylo ouverts.

    - Vous notez vos mémoires ?

    Écrire est ridicule. Si on écrit on fait ses comptes, ceux du marché, du mois.

    Mais pas ceux de sa vie.

    On continue quand même à aligner ses chiffres, c'est-à-dire ses lettres.

    On paraît moins vivant, on s'enfonce loin d'eux, qui sont dehors, à la surface, qui tiennent le bon bout de cette suite d'actes.

    On extrait des fragments d'une suite, au hasard.

    En vérité pas au hasard.

    On les dispose, on les essaie, on les attache.

    Jusqu'à ce qu'à son tour on tienne le bon bout.

    Jusqu'à ce qu'à leur tour ils tiennent bien ensemble.

     

    Marie ÉTIENNE, Roi des cent cavaliers, Flammarion, 2002.

     

     

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