Capri
mépris
nu
plus rien
que du bleu
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Capri
mépris
nu
plus rien
que du bleu
Alexandre MIJATOVIC, St Pierre sur Erve, 2019
Assis
comme en surplomb
à contempler quelle musique
immobile
quand le froid soufflerait la conscience
de même le bleu
à l'apogée de la Méditerranée
si peu de mots savaient le rendre
la gorge fait un goulet
où court un large vent
étrangement
quelqu'un viendra me dire
tu crois trop en les mots
tu marches les pieds tordus
quand écouteras-tu vraiment ?
je saurai qui est là
qu'un maître passe
et que ça fleurit
et que ça flétrit
ce bleu
de la baie de Naples
ne passera jamais
et mes épaules
est-ce que tu les aimes ?
...
C'est parce que leurs racines paissent le gaz
que l'ombre des marronniers est bleue.
Paul MORAND, Feuilles de température, 1920.
...
Tous les escaliers ont des rampes
Tous les toits sont bleus par ici
Et les veines qui font aux tempes
L'étrange escalier des soucis
Les soucis sont couleur des songes
Les songes couleur du destin
Ce que j'aime est ce qui me ronge
L'ombre est éprise du matin
...
Louis ARAGON, Le nouveau crève-cœur, Gallimard, 1948.
Dans la tête, mille petites têtes
ont des regards partout,
font l’obscurité, la clarté.
Nous pénétrons dans chacune d’elles.
Se morcèlent nos cerveaux.
Nous atteignons le bleu.
Dans le caillou, le poing gelé.
Mais un cœur bat quand même
qui ne fait que répéter
soubresauts et coups sourds.
D’autres poings dans le poing
sont des pierres à la volée.
Jacques IZOARD, Thorax, Phi éd. 2008.