De Roger LAHU, dans "Au plus près" (Ed.Le Dé Bleu):
sur l'étiquette
il est marqué:
"confiture abricot"
et le pot contient
de la confiture de framboise
ainsi va la vie!
Tout le style, simple et direct, de l'auteur...
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De Roger LAHU, dans "Au plus près" (Ed.Le Dé Bleu):
sur l'étiquette
il est marqué:
"confiture abricot"
et le pot contient
de la confiture de framboise
ainsi va la vie!
Tout le style, simple et direct, de l'auteur...
Encore d'Abbas Kiarostami:
La pluie de printemps
inonde
le nid de l'oiseau
L'oiseau est allé regarder le printemps
La perpétuelle erreur de croire qu'on saisira la nature profonde des choses en partant les observer, alors qu'on en percevra toutes les facettes, simplement en attendant qu'elles se manifestent...
Abbas KIAROSTAMI est de ces artistes qui font envie, à force de polyvalence.
Arrivé au cinéma par le soupirail du graphisme pour génériques, il oeuvre aussi dans les domaines de la photographie et de la peinture.
Et de la poésie. "Avec le Vent" (ed. POL, trad. N.Tajadod et J.Cl.Carrière, ISBN 2-86744-889-1) adopte le style contemplatif de ses autres modes de création.
Et, bien que nourri de culture persane, c'est vers le genre "haïku" que s'est tourné KIAROSTAMI pour ce recueil de poèmes délibérément minimaux. Sans le souci de la métrique et des codes utilisés par les vénérables maîtres japonais, il en exploite néanmoins l'esprit avec des images peuplées de nonnes, de mendiants, de chiens errants, et des pierres rencontrées au bord du chemin.
Le vent du printemps
feuillette le cahier de devoirs
un enfant endormi
sur ses petites mains
-
Le corbeau noir
se regarde étonné
dans le champ couvert de neige
-
Le chien, assis, guette
au bout de la rue
le mendiant nouveau venu
-
C'est l'oeuvre d'un poète de la route, d'une platitude assumée, mais débouchant sur de subites illuminations, libérées de toute cérébration.
L'heureux homme...
La poésie de Zéno BIANU est parfois sombre et compassée. On peut pourtant lire, dans la partie CREDO de INFINIMENT PROCHE, ce détonant cri de vie:
Je crois qu'il faut mourir
puis vivre
mourir avant de mourir
pour ne plus aimer mourir
En donnant à chaque "mourir" le sens qui lui est propre, on peut le lire comme une riposte à ce propos de Louis CALAFERTE (tiré de HAÏKAÏ DU JARDIN) qui, à l'inverse, est plus pessimiste, dans une oeuvre pourtant fulminante de vie:
J'ai appris à apprendre
que la beauté
est compliquée de mort
scarabée obscur
à jamais recourbé
sur son labeur de fourmi
ornant de sang noir avec minutie
la largeur des parchemins terreux
voués à de pâles soleils de cire
tu livres en offrande
aux esprits pour toujours assoiffés
ta patience de scribe
Découvert au hasard d'une revue de poésie Pierre GROUIX.
Et son chèvrefeuille, héros baroque d'un poème publié en catimini voici trois ans:
« ... au bord du nord ou de la neige, le chèvrefeuille devait moins sa vie à l'eau des pluies qu'au tremblement du sentiment...
... ce feu de soie qu'est la lumière au plus été de l'été, la traîne invraissembable et vraie, le chèvrefeuille y brûlait ses mots puis y forgeait sa musique rouge...
... plus chère à son âme que l'or des royaumes ou la paradis promis, le millième nerf des petites feuilles de l'arbre, closerie minime du coeur...
... riche de seullement son manque, le chèvrefeuille n'a d'armoirie que la flamme d'un départ dont les couleurs sont moins le rouge et l'or que la cendre et la nuit...
... à coudre ses brins de mots, le chèvrefeuille tissait une chemise d'amour que l'arbre ne passait pas, un vêtement pour le vent...
... par les mots plus légers, du tout bout de l'encre ou de l'âme, l'aile de l'ange et déjà l'invisible... »
Et le poète de dévider son ode à l'arbre, le parant des mots de l'amour, du silence et du vent.
Il en reste la sensation d'un mystère qu'on souhaitera préserver.