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Poésie - Page 118

  • Vie et confitures

    De Roger LAHU, dans "Au plus près" (Ed.Le Dé Bleu):

     

    sur l'étiquette

    il est marqué:

    "confiture abricot"

     

    et le pot contient

    de la confiture de framboise

     

    ainsi va la vie!

     

    Tout le style, simple et direct, de l'auteur... 

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  • Ne rien faire

    Encore d'Abbas Kiarostami:

    La pluie de printemps
    inonde
    le nid de l'oiseau

    L'oiseau est allé regarder le printemps


    La perpétuelle erreur de croire qu'on saisira la nature profonde des choses en partant les observer, alors qu'on en percevra toutes les facettes, simplement en attendant qu'elles se manifestent...


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  • Avec le vent

    Abbas KIAROSTAMI est de ces artistes qui font envie, à force de polyvalence.
    Arrivé au cinéma par le soupirail du graphisme pour génériques, il oeuvre aussi dans les domaines de la photographie et de la peinture.
    Et de la poésie. "Avec le Vent" (ed. POL, trad. N.Tajadod et J.Cl.Carrière, ISBN 2-86744-889-1) adopte le style contemplatif de ses autres modes de création.
    Et, bien que nourri de culture persane, c'est vers le genre "haïku" que s'est tourné KIAROSTAMI pour ce recueil de poèmes délibérément minimaux. Sans le souci de la métrique et des codes utilisés par les vénérables maîtres japonais, il en exploite néanmoins l'esprit avec des images peuplées de nonnes, de mendiants, de chiens errants, et des pierres rencontrées au bord du chemin.

    Le vent du printemps
    feuillette le cahier de devoirs

    un enfant endormi
    sur ses petites mains

    -

    Le corbeau noir
    se regarde étonné
    dans le champ couvert de neige

    -

    Le chien, assis, guette
    au bout de la rue
    le mendiant nouveau venu

    -



    C'est l'oeuvre d'un poète de la route, d'une platitude assumée, mais débouchant sur de subites  illuminations, libérées de toute cérébration.
    L'heureux homme...

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  • Relâche

    Pas de match aujourd'hui
    Les antennes en forme de T
    pour les tourterelles

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  • Garde-robe

    Ecrit sur tes sandales "Zaza Tango"
    et sur mes croquenots "Galapagos"

    Et sur ton pyjama, petit bonhomme,
    "I am the biggest bear in the forest"

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  • La mort chez Z.BIANU et L.CALAFERTE

    La poésie de Zéno BIANU est parfois sombre et compassée. On peut pourtant lire, dans la partie CREDO de INFINIMENT PROCHE,  ce détonant cri de vie:

    Je crois qu'il faut mourir
    puis vivre
    mourir avant de mourir
    pour ne plus aimer mourir

    En donnant à chaque "mourir" le sens qui lui est propre, on peut le lire comme une riposte à ce propos de Louis CALAFERTE (tiré de HAÏKAÏ DU JARDIN) qui, à l'inverse, est plus pessimiste, dans une oeuvre pourtant fulminante de vie:

    J'ai appris à apprendre
    que la beauté
    est compliquée de mort

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  • Scribe

     

    scarabée obscur

    à jamais recourbé

    sur son labeur de fourmi


    ornant de sang noir avec minutie

    la largeur des parchemins terreux

    voués à de pâles soleils de cire

    tu livres en offrande

    aux esprits pour toujours assoiffés

    ta patience de scribe

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  • Pierre GROUIX

     

    Découvert au hasard d'une revue de poésie Pierre GROUIX.

    Et son chèvrefeuille, héros baroque d'un poème publié en catimini voici trois ans:


    « ... au bord du nord ou de la neige, le chèvrefeuille devait moins sa vie à l'eau des pluies qu'au tremblement du sentiment...

    ... ce feu de soie qu'est la lumière au plus été de l'été, la traîne invraissembable et vraie, le chèvrefeuille y brûlait ses mots puis y forgeait sa musique rouge...

    ... plus chère à son âme que l'or des royaumes ou la paradis promis, le millième nerf des petites feuilles de l'arbre, closerie minime du coeur...

    ... riche de seullement son manque, le chèvrefeuille n'a d'armoirie que la flamme d'un départ dont les couleurs sont moins le rouge et l'or que la cendre et la nuit...

    ... à coudre ses brins de mots, le chèvrefeuille tissait une chemise d'amour que l'arbre ne passait pas, un vêtement pour le vent...

    ... par les mots plus légers, du tout bout de l'encre ou de l'âme, l'aile de l'ange et déjà l'invisible... »


    Et le poète de dévider son ode à l'arbre, le parant des mots de l'amour, du silence et du vent.

    Il en reste la sensation d'un mystère qu'on souhaitera préserver.

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