cher bovin
à chair triste
du maquignon
à la machine
économique
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cher bovin
à chair triste
du maquignon
à la machine
économique
...
Encore vivant mais qui s'exhume
Avant le dernier jugement
Tant il a peur que ne l'enrhume
Le Nord glacial de tous ces os
Entrés dans la terre avec lui.
Il s'enrouerait inutilement
Eternuerait dramatiquement
S'il ne se préparait à cru,
S'il ne se dévêtait à nu
Pour quand les suaires s'ouvriront
Et commencera la course folle,
Dans le craquement des fémurs
Dans le grincement des rotules,
La course que gagneront les élus
Dont les squelettes mieux entraînés
Sauront sauter à cloche-pied
...
Jacques DARRAS, Autobiographie de l'espèce humaine, 1/nuit 3 cailloux, 1991
la route
hérissée
de hérissons
mes feux
de leur enfer
Vaisseau qu'on ne saurait brûler, monnaie d'échange à quoi s'étalonne une fortune qui ne saurait fondre,
contre sable et soleil, un chameau vaut plus qu'un royaume, monture à ménager pour courir le monde au plus loin
où l'on admirera en soi, toutes soifs étanchées, la récompense inattendue, qui se cachait sur notre dos
âne
parmi les chevaux
comme resté enfant
non divin
polychrome
flamboyant
Dieu s'est effacé
usé
sous la voûte
maintenant
la saison de la laine
palpable
la nuit comme une masse
Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987
lierre
comme neige
pour arrondir les angles
polir le temps
sur les ruines
maquiller