Quand le corps tombe
dans ces forêts sans nord ni sommeil
où l'on perd pied
et se prolonge une nuit de douleurs mutiques
c'est déjà corps et âme
L'air se happe par suffocation
mais la noyade se refuse
qui délivrerait de cet errement
Au contraire il faut brasser ces sombres fourrés
aux mousses agrippées aux pierres
abstraire son corps et son âme
de cette antichambre
où le peu qui se discerne
n'évoque que rouille et marbre
où se perdent et le corps et l'âme