rameaux d'or
arbre
de foudre
sève répandue
muette
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rameaux d'or
arbre
de foudre
sève répandue
muette
dattes
et figues
dorées
adoucies encore
dans la gorge
de mélismes
le grenier
gagné
sur les araignées
paille
et poutres
œil-de-bœuf
piano
préparé
crochets
percutés
dans les cordes
le chaos
au kilomètre
sans chariot
ni retour
sur la route
vite
en lévrier
Plus que la vue, de naissance récente, ou plus que l'odorat, de basse extraction, c'est le goût qui a tout pouvoir
de donner son nom à toute la fratrie des sens, comme à la création du monde, d'un doigt pointé
comme à l'orée d'un choral, d'un diapason vibrant de son autorité subtile pour épeler la justesse
Menacés d'extinction, les mots doivent se nourrir des vents des ailleurs, se frotter au sel des horizons
avec pour arche l'humanité qui les berce de la voix, qui les couche avec toutes les précautions sur le papier
Peut-être, en départs de feux, se perpétueront-ils pour sortir le monde d'un engloutissement opaque et stérile
pierres
le lieu
l'endroit
où se tenir
puis par les sentiers
en chercher l'envers
où se disperser
poussière