Paul VALERY a posé que:
"L’idée d’Inspiration contient celle-ci : ce qui ne coûte rien est ce qui a le plus de valeur. Ce qui a le plus de valeur ne doit rien coûter.
Et celle-ci : se glorifier le plus de ce dont on est le moins responsable."
80 ans après, il semble que cette vision de l'inspiration ait... expiré.
On notera d'ailleurs que le i initial s'est fait plus petit.
Si l'on considère que le créateur n'oeuvre pas seulement à son clavier ou le pinceau, le burin, en main, mais en toute circonstance de sa vie, alors sa production devient le fruit de son travail ininterrompu, et même de son être, et non plus d'une inspiration venue de l'extérieur et qui s'invite, comme un papillon de nuit, où elle voit de la lumière...
Paul VALERY joue la modestie, et son propos contient celui-ci: je ne suis pas responsable de mon oeuvre, c'est le papillon...
C'est tout de même difficile à croire.
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VALERY ne VALAIT RIEN?
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TOUJOURS TRAVAILLER
« Faire et défaire, c'est toujours travailler ».
Que voilà un dicton horripilant.
On devine bien le sens caché de la maxime, lourde de son héritage moralisateur et même avilissant:
Nulle honte à défaire, puisque c'est encore du travail, et que le travail est la valeur suprême, préférable au loisir, et l'éternel adversaire du plaisir.
Il faudrait être au moins Persan, pour faire observer que ce travail-là est dérisoire, puisqu'il vise à effacer un travail précédent, parce qu'il aurait été mal conçu ou mal exécuté.
A ce travail sacré, il faut préférer l'efficacité, par laquelle seul le juste travail est louable, et non celui qui n'a d'autres vertus que de maintenir les foules sous le joug.