Restons encore un peu dans cette ambiance funèbre avec Les mots de ma vie, de Bernard PIVOT :
Âme
À notre mort, c'est l'accent circonflexe, le chapeau de l'âme, qui s'envole, aspiré par de puissants courants d'air métaphysiques. Après quelques jours, semaines ou mois - comme les météorologues, les théologiens ne sont pas d'accord sur le temps à long terme -, le chapeau parvient à un vestiaire immense aux murs couverts d'innombrables porte-manteaux. Tout naturellement il s'accroche à l'un d'eux. C'est là, dans les patères noster, qu'il attend le Jugement dernier.
Albin Michel, 2011.