Ces ruées de camions et d'auto, ces quartiers qui ne logent plus personne mais seulement des marchandises ou les dossiers des compagnies qui les transportent, ces rues où le miel de la production coule à flots, où il ne s'agit plus jamais d'autre chose, pour nos amis de lycée qui sautèrent à pieds joints de la philosophie et une fois pour toutes dans les huiles ou le camembert, cette autre sorte d'hommes qui ne sont connus que par leurs collections, ceux qui se tuent pour avoir été « ruinés », ces gouvernements d'affairistes et de marchands, passe encore, si l'on ne nous obligeait pas à y prendre part, si l'on ne nous y maintenait pas de force la tête, si tout cela ne parlait pas si fort, si cela n'était pas seul à parler.
Rien de nouveau sous le soleil, pas même la laideur du monde ou l'indignation qu'elle suscite, puisque ce texte n'est ni de Jean-Luc MELENCHON ni de Stéphane HESSEL, mais de Francis PONGE.
En 1930.
Commentaires
La phrase de Ponge "balance" toujours bien...
« Le Poète se fait voyant », disait-il.
Quel satisfaction votre site Internet, on ne trouve que des articles intéressants.
J'aime passer sur votre blog pour me divertir.
D'ou vous vient votre inspiration, car tenir un ce blog c'est enormement de temps.
Merci merci...
C'est juste le temps de lire et de réécrire.
... et même quand le savon pique les yeux !