Tu ouvres mon temps à la hache.
Le sang des heures coule sur les reliefs
d'autant de repas manqués. Communion
sans pain, sans remords et sans gloire.
Nous croyions savoir dire ensemble
comment c'était avant, quand
nous étions des chevaux sauvages,
sans mors et sans cravaches,
sans l'éperon des horloges.
Je me trompais.
La mer s'est retirée,
tu reprends tes images, tes cadences
et me laisses à la plage
avec des coquilles vides.
Le chant du vent déborde l'horizon,
je t'appelle de ma voix rauque.
Je regrette mes regrets.
Mais je traverse ton fantôme
à la recherche de ma vie.
Rose-Marie FRANÇOIS, La saga dÎchanâs, Le Taillis Pré, 2007