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La RÈGLE DU JEU selon Christian DOTREMONT

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LES JEUX ET LES RIS

 

La gallimarde se joue à la vente.

Les hostiles sont d'élite et se placent à la caisse, une thora en bandoule.

Le paulhan d'as vaut dix points.

La queninte d'atout vaut quatre points (et demi).

La gidolle de quarte, dite* aussi nobelle, vaut un point.

 

La curée se joue à la grand-guignolle.

Le commissaire distribue les hosties aux commissionnaires.

Celui qui a le plus d'hosties a droit au hamac de première.

 

La surrénale se joue en lieu-commun.

Est dit grand-surrénal qui a le plus de mow avec le moins de pliw.

 

La bloumisse est réservée aux intellèques.

Il s'agit de jongler avec des boulettes de bourre peintes en rose vif.

Le victorien est celui qui avale toutes les boulettes.

Il est sacré lèche-gaulle.

 

La troumaniaque se joue en banque anti-russe.

La bombatte vaut dix points.

 

Le véto moral est reservé aux possesseurs de bombatte.

 

La coloniale se joue à la grosse.

Un noir vaut un quart de point.

Dix jaunes valent un noir.

Une grosse est d'un million de points.

Le tueur qui lève dix grosses est mis en statue.

 

La belgeambe se fait** du côté sinistre.

Les plis se disent pluie.

Il s'agit de prendre un tramignoul par dix degrés sous zéro.

 

Christian DOTREMONT, 1948, Œuvres poétiques complètes, Mercure de France, 1998

 

 

* le texte dit "dit"

** le texte dit "faire"

 

Ce manque de rigueur nous semble préjudiciable à l'équilibre du jeu.

 

 

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Commentaires

  • Si "Dix jaunes valent un noir", c'est que le café doit être copieusement arrosé !...

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