Tristan DEREME, à l'issue d'un de ses poèmes, fait intervenir en prose un M.DECALANDRE pour mettre en avant les mérites stylistiques de son créateur.
Outre l'équivoque du procédé - un personnage louant l'auteur à qui il doit son peu de vie -, on émettra des réserves sur son commentaire.
Ce M.DECALANDRE en effet conclut que le vers suppose la contrainte, d'une formule définitive: "il n'est pas de poésie sans une règle, et... l'expression vers-libre est synonyme de rond-carré".
Le siècle écoulé nous a heureusement débarassés de ces préjugés.
S'il est vrai que la contrainte peut être un moteur de la création littéraire, il faut admettre qu'elle n'est pas exclusivement stylistique, et qu'elle peut donc se révéler d'autre façon qu'en comptant sur ses doigts, ou en consultant un dictionnaire de rimes.
Le vers libre, comme la Liberté en elle-même pour le citoyen, ne détourne pas l'auteur de ses exigences artistiques, et n'en fait pas un libertaire sans scrupule.