Découvert au hasard d'une revue de poésie Pierre GROUIX.
Et son chèvrefeuille, héros baroque d'un poème publié en catimini voici trois ans:
« ... au bord du nord ou de la neige, le chèvrefeuille devait moins sa vie à l'eau des pluies qu'au tremblement du sentiment...
... ce feu de soie qu'est la lumière au plus été de l'été, la traîne invraissembable et vraie, le chèvrefeuille y brûlait ses mots puis y forgeait sa musique rouge...
... plus chère à son âme que l'or des royaumes ou la paradis promis, le millième nerf des petites feuilles de l'arbre, closerie minime du coeur...
... riche de seullement son manque, le chèvrefeuille n'a d'armoirie que la flamme d'un départ dont les couleurs sont moins le rouge et l'or que la cendre et la nuit...
... à coudre ses brins de mots, le chèvrefeuille tissait une chemise d'amour que l'arbre ne passait pas, un vêtement pour le vent...
... par les mots plus légers, du tout bout de l'encre ou de l'âme, l'aile de l'ange et déjà l'invisible... »
Et le poète de dévider son ode à l'arbre, le parant des mots de l'amour, du silence et du vent.
Il en reste la sensation d'un mystère qu'on souhaitera préserver.